LoiLATMP
TitreII LA NOTION DE LÉSION PROFESSIONNELLE: ART. 2, 25 À 31
Section4. Maladie professionnelle: art. 2, al. 15, 29 et 30
4.2 Article 30
4.2.2 Maladie reliée aux risques particuliers du travail
4.2.2.11 Les syndromes
Titre du document4.2.2.11.3 Syndrome du défilé thoracique
Mise à jour2011-11-01


Maladies reconnues

Couturière. La travailleuse a subi une aggravation de sa condition personnelle par le fait de son travail: Lafrenière et E.&.S. Salsberg inc., [1990] C.A.L.P. 1367.

Technicien et réparateur de systèmes d'alarme depuis 30 ans. Les mouvements effectués exigeaient des élévations des bras en hyperabduction et le cou en hyperextension: Couturier et J.A. Provost inc., 07937-62-8806, 90-01-08, S. Di Pasquale, (C1-12-22).

Représentante au service à la clientèle. Les douleurs au bras droit de la travailleuse ont commencé au moment où son poste de travail a été réaménagé et où elle a dû suivre une formation d'une journée sur un nouvel équipement mal adapté. L'utilisation de la «souris» l'obligeait à soutenir le poids de son bras en le surélevant. La douleur s'est ensuite résorbée lors de l'arrêt de travail initial, mais elle est réapparue lors du retour au travail. On ne peut relier le syndrome au travail avec certitude, mais on peut présumer selon les faits qu'il existe une relation causale, d'autant plus que d'autres employés ont éprouvé de semblables douleurs: Boudreau et Vidéotron ltée, 101039-62-9805, 99-06-11, B. Roy, (99LP-76).

Manutentionnaire. La travailleuse a développé progressivement des symptômes à l’automne 2000 en raison des efforts pour soulever à bout de bras des vêtements en élévation maximale du membre supérieur gauche, à raison de 50 à 80 fois à l’heure, donc environ 400 à 500 fois par jour. La pôle est à 6 pieds et demi alors que la travailleuse mesure 5 pieds 2 pouces, ce qui nécessite un geste d’élongation et d’élévation maximale du membre supérieur gauche. Ainsi, ces gestes répétés ont joué un rôle prépondérant dans le développement du syndrome du défilé thoracique: Binet et Wal-Mart Canada inc., 172776-61-0111, 04-02-12, L. Nadeau, (03LP-335).

Mineur. Le travailleur exerce un travail exigeant physiquement, souvent les bras à la hauteur des épaules et même plus haut, soit pour écailler, changer de longueur de tiges de forage, pousser sur la foreuse ou la tenir, poser du grillage de sécurité et transporter du matériel lourd. Ce travail requiert qu'il maintienne ses bras en suspension avec effort physique exigeant, ce qui est susceptible de contribuer à gêner la circulation de l'artère sous-clavière et à générer le syndrome du défilé thoracique: Bolduc et Matériaux Blanchet inc., 222912-08-0312, 06-01-09, P. Prégent, (05LP-242).

Coiffeuse. Les opinions des médecins traitants permettent de conclure que le syndrome du défilé thoracique dont souffre la travailleuse est relié de façon probable au travail de coiffeuse puisqu'elle devait régulièrement travailler les bras en élévation à plus de 70 à 90 degrés: Rhéaume et Salon Darbourg, 340136-31-0802, 08-06-12, J.-L. Rivard.

Le syndrome du défilé thoracique bilatéral dont le travailleur a souffert est directement relié aux risques particuliers de son travail de charpentier menuisier pour lequel il effectue beaucoup de tâches avec les bras. Les facteurs de risque reliés à l'apparition d'un tel syndrome sont une prédisposition anatomique congénitale sur le plan du canal thoracique associée soit à un traumatisme aigu direct ou à un traumatisme indirect, comme des microtraumatismes répétitifs reliés à un travail, ce qui est le cas en l'espèce: Bastien-Morin et Av. Congés cure désint. compt contr, 2011 QCCLP 1814.

Maladies non reconnues

Opératrice en informatique. Selon l'ergonome de l'employeur, les postures prises par la travailleuse dans le cadre de son travail ne prédisposent pas à un syndrome du défilé thoracique. La posture des épaules est adéquate, les angles d'abduction et de flexion sagittale respectent les normes de confort pour les épaules, soit en deçà de 60 degrés. Il observe des mouvements d'abduction et flexion du bras à 40 degrés. Il considère que le poste de travail est aménagé de façon ergonomique, ce que la travailleuse admet. Par ailleurs, l'orthopédiste expert de l'employeur indique que la travailleuse effectue certains gestes répétitifs lors de la saisie de données. Cependant, ils ne sont pas effectués dans des amplitudes importantes pour les épaules et la travailleuse n'est pas soumise à une cadence imposée. La tâche de saisie de données est entrecoupée d'autres tâches d'estampillage et de répondre au téléphone qui n'exigent pas non plus que la travailleuse effectue des gestes péjoratifs pour les épaules. Enfin, les symptômes n'apparaissent pas seulement alors que la travailleuse est à son travail. Pour toutes ces raisons, la travailleuse n'a pas démontré que son syndrome du défilé thoracique bilatéral est une maladie professionnelle: Beaumier et Centre jeunesse Abitibi-Témiscamingue, 224158-08-0312, 06-06-27, Monique Lamarre.