LoiLATMP
TitreII LA NOTION DE LÉSION PROFESSIONNELLE: ART. 2, 25 À 31
Section4. Maladie professionnelle: art. 2, al. 15, 29 et 30
4.2 Article 30
4.2.2 Maladie reliée aux risques particuliers du travail
4.2.2.07 Les «.... ites»
Titre du document4.2.2.07.3 L'épitrochléite
Mise à jour2011-11-01


Maladies reconnues

Épitrochléite au coude gauche. Chauffeur d'autobus scolaire depuis 22 ans. Les gestes posés et le siège du chauffeur asymétrique par rapport au volant font en sorte que les épitrochléens du coude gauche sont sollicités. L'épitrochléite est reliée aux risques particuliers de son travail: Lavallée et Scobus 1992 inc., 64865-62-9412, 96-03-29, A. Archambault.

Maladies non reconnues

Épitrochléite. Codeuse-ramasseuse-trieuse. Les mouvements effectués n'ont pas rendu symptomatique une pathologie préexistante ni causé la maladie. Il faut faire une différence entre l'aggravation d'une condition pathologique par le travail et l'incompatibilité entre les exigences de l'emploi et la pathologie existante. Le travail n'a ni causé ni aggravé l'épitrochléite: Société canadienne des postes et Grégoire-Larivière, [1994] C.A.L.P. 285, révision rejetée, [1995] C.A.L.P. 1120.

Épitrochléite bilatérale aux deux avant-bras. Conducteur de camion-remorque. En l'espèce, les mouvements effectués en conduisant un camion ne mettent pas en cause les structures anatomiques pouvant causer une épitrochléite. Relativement au membre supérieur gauche, les muscles sollicités lors de la conduite sont ceux de l'ensemble du membre et plus particulièrement du coude et de l'épaule. Il en est également ainsi, même si le poignet est alors davantage mis à contribution, avec le membre supérieur droit lorsque le travailleur doit, à chaque minute en moyenne, changer de vitesse. De plus, les mouvement exécutés nécessitent une pression peu importante et ne constituent pas des répétitions de mouvements. Enfin, il apparaît improbable que le travailleur ait pu développer parallèlement une épitrochléite à chacun de ceux-ci, alors que les mouvements effectués par les deux membres supérieurs ne sont pas semblables: Tremblay et Donohue inc., 35000-03-9112, 95-08-11, J.-G.Roy, (J7-07-10).

Épitrochléite. Auxilière-infirmière. Les gestes que la travailleuse doit effectuer à son travail, outre le fait qu'ils sont variés et nullement répétitifs, ne mettent pas à contribution les muscles épitrochléens. De plus, lorsqu'ils sont mis à contribution, ce sont les deux membres supérieurs qui sont utilisés. Or, aucune maladie n'a été décelée au coude gauche: Hôpital Chibougamau ltée et Poulin-Rail, 60306-02-9406, 96-02-09, J.-G. Roy, (J8-01-22).

Épitrochléite bilatérale. Analyste programmeur. La travailleuse effectue une bonne partie de son travail au clavier et utilise fréquemment une souris. La fréquence des mouvements des membres supérieurs est très élevée, ce qui permet de conclure à une répétitivité de mouvements en raison des tâches effectuées. La répétition de ces mouvements implique particulièrement les doigts et, de façon plus précise, les fléchisseurs et les extenseurs des doigts. Par ailleurs, il n'a pas été démontré que le travail exige pour les poignets des déviations radiales et cubitales importantes et fréquentes. D'autre part, il y a maintien d'une position des avant-bras en pronation. Cependant, cette position ne nécessite aucun effort des pronateurs puisqu'il s'agit d'une position naturelle et fonctionnelle avec faible sollicitation des pronateurs. La position en pronation que doit maintenir la travailleuse tout au long de sa journée a peu d'incidence sur les muscles qui s'attachent à l'épitrochlée. Donc, des muscles qui s'insèrent sur l'épitrochlée, ce sont les fléchisseurs des doigts qui sont le plus sollicités puisqu'ils exercent des mouvements répétés. Cependant, par l'action de la gravité, ces fléchisseurs voient leur action facilitée et, malgré la répétitivité des mouvements, l'effort fourni par ces structures semble peu important, aucune force n'étant impliquée. De plus, la répétitivité seule ne peut causer une épitrochléite. En l'espèce, on ne retrouve aucun autre facteur associé à cette répétitivité car les tâches que devait exercer la travailleuse ne nécessitaient aucun effort dynamique ou statique important et se réalisaient dans une posture non contraignante. Les douleurs ont commencé progressivement et elles sont demeurées malgré un retrait du travail: Marcotte et Compaq Canada inc., 133435-73-0003, 00-12-29, F. Juteau.

Le travailleur a été exposé à des mouvements à risque de développer une épitrochléite sur une période de temps plus significative dans une activité de loisir, soit jouer aux quilles durant 23 ans, que dans ses activités de travail d'emballeur, et ce, même si ces dernières présentent certains risques de développer cette maladie: Joseph Ribkoff inc. et Bergevin, [2003] C.L.P. 1526.