LoiLATMP
TitreII LA NOTION DE LÉSION PROFESSIONNELLE: ART. 2, 25 À 31
Section4. Maladie professionnelle: art. 2, al. 15, 29 et 30
4.2 Article 30
4.2.2 Maladie reliée aux risques particuliers du travail
4.2.2.07 Les «.... ites»
Titre du document4.2.2.07.5 La myosite, la fibrosite et la fibromyosite
Mise à jour2011-11-01


Maladies reconnues

Myofibrosite scapulaire. Emballeur-scelleur qui effectue des gestes répétitifs avec le bras gauche: Beauchamp et Robin Hood Multifoods inc., [1988] C.A.L.P. 610.

Myosite interscapulaire. Inspecteur de papier dont le travail exige de se pencher vers l'avant et de forcer avec ses avant-bras pour déplacer des rouleaux de papier de 2 000 à 4 000 lb sur un plancher inégal par endroits. Fragilisation du rachis cervico-dorsal avec l'âge. Les douleurs interscapulaires résultent de l'ensemble des exigences de sa tâche: Girard et Abitibi-Price inc., 09289-02-8809, 91-05-17, J.-G. Roy, (J3-12-13).

Myosite dorsale. Préposée à la jointure de toiles. Posture de travail fort contraignante, la travailleuse devant effectuer sa tâche en étant assise sur le bout d'une chaise, en position penchée et courbée et ce, durant 8 heures. Elle n'éprouve plus ses problèmes au dos lorsqu'elle effectue plutôt le travail de monteuse de toile. Par contre, les mêmes symptômes reprennent lorsqu'elle revient au poste de préposée à la jointure: Gareau et Scapa Canada inc., 52992-63-9307, 95-08-07, N. Lacroix.

Myosite du trapèze gauche (avec cervicalgie). Caissière de supermarché, risques particuliers du fait de la présence d'une barre de bois entre les convoyeurs qui exige que la travailleuse soulève tous les articles. Études épidémiologiques qui démontrent que les caissières risquent davantage de souffrir de problèmes musculo-squelettiques dans les régions du cou et de l'épaule. Les gestes, mêmes variés, ont contribué à causer la myosite de la travailleuse. Maladie reconnue: Sévigny et Steinberg inc., [1993] C.A.L.P. 1166; responsable des aliments en vrac. Quoique la travailleuse ne soit pas caissière, ses tâches impliquent des mouvements similaires à ceux des caissières: Maillé et Aliments Chèvrefils, 63259-64-9410, 96-02-20, M. Cuddihy.

Myosite latérale des cuisses. Policière. Il existe une relation temporelle entre les douleurs irradiant dans les cuisses et les pressions exercées par le nouvel équipement, du côté de l’arme et de la radio. La preuve médicale permet aussi d’établir une relation entre les symptômes et la myosite latérale des cuisses ou la bursite trochantérienne bilatérale, lesquelles sont causées par la pression directe de l’étui et de la radio: Tétrault et Sécurité publique, [2008] C.L.P. 420.

Maladies non reconnues

Fibromyosite. Emballeuse dans un milieu réfrigéré. La maladie n'est pas prévue à l'annexe I. La travailleuse a établi que sa maladie est survenue à l'occasion de son travail. Cependant, elle n'est pas caractéristique de son travail ni reliée aux risques particuliers de celui-ci. Tout au plus, elle constitue possiblement une maladie personnelle incapacitante en elle-même malgré l'aggravation des symptômes par le travail: Duchesne-Clément et Canada Packers inc., 15405-63-8909, 92-05-21, A. Discepola, (J4-10-11).

Myosite. Technicien en arts graphiques assisté par ordinateur, utilisant une souris à trois touches. Risque associé à la pression continuelle d'une touche alors que le bras est en suspension. La fatigue musculaire qu'entraîne un tel mouvement n'est pas une myosite. La myosite du travailleur n'a pas été causée par le travail: Brouillette et Ministère Énergie & Ressources, 27623-03-9104, 93-03-23, G. Godin, (J5-07-07).

Fibromyosite ou myofibrosite. Couturière. Il ne s'agit pas d'une maladie prévue à l'annexe I. La douleur est apparue progressivement sur plusieurs années, à partir de 1985. La fibromyosite, la fibromyalgie, le syndrome myofascial ne sont que des termes qui visent à décrire "the everyday aches and pains of humanity do not qualify as a disease per se". L'opinion des médecins ne doit pas être limitée à une relation possible mais elle doit consister en une démonstration convaincante qu'il y a une relation de cause à effet entre le travail et la maladie. Le travail n'est pas à l'origine de la maladie. Avec le temps, le travail n'a pas changé mais c'est plutôt la capacité musculaire de la travailleuse qui s'est modifiée. L'arrêt de travail, même prolongé, n'a pas fait disparaître les douleurs: Bourgeois et Soutien-gorge Smart inc., 26662-62-9102, 93-04-23, J.-M. Duranceau, (J5-14-23), révision rejetée, 94-01-13, A. Leydet.

Fibromyosite. Préposée à la saisie de données devenue responsable de la saisie de données consacrant d'abord 7 heures par jour à l'ordinateur. Celle-ci a présenté des périodes de céphalées de tension dès 1975, notamment en 1978. Ses tâches ont été modifiées en 1986 alors qu'elle devient responsable de la saisie des données et en 1989, elle ne consacrait que 2 heures par jour au travail à l'ordinateur. Lorsqu'elle a consulté en 1991, elle n'effectuait plus les tâches à l'origine des douleurs. Malgré le réaménagement de son poste en 1991, elle a allégué deux rechutes en janvier et en novembre 1992. La travailleuse est plutôt porteuse d'une condition personnelle de dégénérescence cervicale sans relation avec le travail: Juneau et Université Laval, [1995] C.A.L.P. 225.